mardi 3 mars 2015

Vendredi 28 septembre 2001 : Circ dels Pessons – Andorra-la-Vella.

Il n’a pas gelé. Les nuages sont arrivés dans la nuit.
Je quitte l’étang à 9h, la tente encore mouillée. Cet étang est le premier d’une série de six, qui vont se succéder.
Le GR 7 s’enfonce dans le circ dels Pessons, ceinturé de hautes crêtes, dans un décor sauvage. L’altitude augmente par paliers, d’étangs en étangs. J’atteins le fond du cirque. Le GR gravit alors la dernière paroi en une sente en lacets. J’arrive au collada dels Pessons. C’est le point culminant du GR 7, à 2843 m.


Circ dels Pessons, vu du collada dels Pessons

Ce que je craignais : le brouillard ! Il arrive sur les cimes en même temps que moi. Je ne m’attarde pas. Je longe la crête sur le flanc sud, dans le vent et sous une pluie fine issue du brouillard. Par moments, la brume se lève, laissant entrevoir l’étang de l’Illa. Je dévale les maigres pelouses pour atteindre vers midi le refuge (non gardé) de l’estany de l’Illa (2517 m).
Un jeune couple d’Espagnols y a passé la nuit. Ils entretiennent un feu dans la cheminée qui me permet de me réchauffer et de faire sécher la tente. J’en profite pour y manger.

La pluie a cessé. Je me remets en route. Ça relève un peu du jeu de piste pour trouver les marques blanches et rouges dans la rocaille ou sur le sol humide. Des perdrix grises s’envolent devant moi. Le GR perd de l’altitude et se dirige vers la vallée du riu Madriu. Pause devant le refuge du riu dels Orris. Le sentier poursuit sa descente parallèlement au riu Madriu, traverse une forêt de pins noirs, passe devant une cabane de berger. Il atteint une belle clairière qui s’ouvre sur le refuge de Fontverd au pied duquel glougloute le Madriu. Nouvelle pause au refuge où le soleil réapparaît.
Je continue sous forêt ; je passe au roc de l’Estall, un ensemble de plaques calcaires lissées par l’érosion. Je gagne Ràmio (un hameau de quelques maisons à 1610 m) puis Entremesaigües, en fond de vallée : premier lieu habité depuis mon départ de Puymorens.
Je traverse le Madriu sur le pont  en pierre de Cecenat. Les bruits de la ville se précisent. J’atteins alors une route dans un virage, sur les hauteurs des Escaldes, dans la vallée transversale de l’Andorre. Il me reste à dévaler un chemin goudronné de forte déclivité. J’aperçois en bas Viviane et Oscar qui montent à ma rencontre. On débouche à 1050 m sur la rocade de la transversale. Il est 17h30. Provenant de mes hautes montagnes, après 1800 mètres de dénivelé en descente, je suis abasourdi par l’épouvantable raffut du  trafic automobile.
Nous nous rendons dans un camping situé plus loin juste au-dessus de la rocade, à Andorra-la-Vella, la capitale de la principauté. Mais nous n’avons pas le choix !
Les zones de campement sont situées au-dessus des blocs sanitaires sur des terrasses parmi les arbres. La pluie se met à tomber à notre arrivée au camping.


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