Ça va, les chasseurs ne sont pas trop gênants : juste
quelques passages en voitures à proximité.
A 9h, je pars pour la journée depuis la Trappe Notre-Dame des Neiges. Je passe entre les bâtiments, longe les murs du
couvent où vivent toujours des moines trappistes. Le soleil matinal inonde la
petite route de campagne.
A partir d'ici, le GR 7
emprunte l'itinéraire historique suivi en 1878 par l'écrivain écossais R.-L.Stevenson en compagnie de son ânesse Modestine.
Je gagne ainsi La Bastide-Puylaurent.
Un petit pont sur l'Allier est le point de passage entre
l'Ardèche et la Lozère
(région Languedoc-Roussillon). Au centre de la bourgade, une dame stationne
devant la pharmacie avec un âne.
Les crêtes du Gévaudan étirent vers l'ouest leur solitude. C'est
vers elles qu'après la gare je dirige mes pas. J'atteins une crête, le serre de
la Bastide. Et
sans m'en rendre compte, je m'égare vers le sud, pensant grimper vers le Moure
de la Gardille.
Retrouvant le balisage, je pense être dans la bonne
direction, malgré un panonceau indiquant le GR 7A. " Erreur d'affichage
", me dis-je, attaquant une large piste qui gravit sous le soleil les
flancs austères et arides de la Mourade. Arrivé sur un plateau désertique de
landes à bruyères ou à genêts, je fais une pause. Un groupe de randonneurs avec
un âne me rattrape. Ils suivent le chemin au rythme tranquille de leur monture
qui porte les paquetages, à l'image de l'illustre voyageur écossais. Une des
voyageuses est la dame que j'ai rencontrée en ville tout à l'heure. Nous nous
séparons, et je poursuis sur la vaste crête dénudée. Un chevreuil s'enfuit dans
les broussailles.
Quelque chose me semble étrange. Tout en étant dans la bonne
direction générale nord-est – sud-ouest, la topographie ne correspond pas au
descriptif du topoguide. Après être passé à proximité d'un gîte équestre où
s'est dirigé le groupe, je m'engage dans un bois. Je m'arrête bientôt pour
casser la croûte. C'est
là que je me rends compte de mon erreur. Je suis en réalité sur la variante 7A
qui va redescendre dans la vallée de l'Allier. Trop tard pour rebrousser
chemin. J'ai bien le téléphone portable de Viviane qu'elle m'a laissé, au cas
où… mais, elle, n’en a plus !
Je décide donc de continuer. Le chemin descend dans la vallée
vers Chabalier. Je franchis le pont sur l'Allier et je m'engage le long du
ruisseau de Fontaleyres pour atteindre la halte SNCF de Chasseradès. Pas la peine de
songer à prendre un train, la ligne semble désertée.
Je rejoins le village à 14h30.
J’essaie alors de faire de l'auto-stop pour rejoindre Belvezet
où j'ai rendez-vous avec Viviane. Ce faisant, je marche jusqu'au hameau de
Mirandol.
Là, je suis chargé par une voiture qui m'amène à
bon port. Je retrouve peu après Viviane et Oscar qui m'attendent dans un pré,
sans soucis, près de Belvezet. Nous retournons alors à Chasseradès.
Nous nous installons dans un camping pour 16h. Peu de monde. Il
va d'ailleurs fermer demain. Des vaches en pâture traversent le camping. Les
chiens d'un berger se montrent agressifs envers Oscar.
La soirée sera encore agréable : petite balade avec le chien qui
aboie contre les machines agricoles et les panneaux indicateurs !
C’est pendant la nuit que le temps va changer…
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