mardi 3 mars 2015

Samedi 18 septembre 1999 : Trappe N-D des Neiges – Chasseradès.

Ça va, les chasseurs ne sont pas trop gênants : juste quelques passages en voitures à proximité.

A 9h, je pars pour la journée depuis la Trappe Notre-Dame des Neiges. Je passe entre les bâtiments, longe les murs du couvent où vivent toujours des moines trappistes. Le soleil matinal inonde la petite route de campagne.
A partir d'ici, le GR 7 emprunte l'itinéraire historique suivi en 1878 par l'écrivain écossais R.-L.Stevenson en compagnie de son ânesse Modestine.
Je gagne ainsi La Bastide-Puylaurent. Un petit pont sur l'Allier est le point de passage entre l'Ardèche et la Lozère (région Languedoc-Roussillon). Au centre de la bourgade, une dame stationne devant la pharmacie avec un âne.
Les crêtes du Gévaudan étirent vers l'ouest leur solitude. C'est vers elles qu'après la gare je dirige mes pas. J'atteins une crête, le serre de la Bastide. Et sans m'en rendre compte, je m'égare vers le sud, pensant grimper vers le Moure de la Gardille. Retrouvant le balisage, je pense être dans la bonne direction, malgré un panonceau indiquant le GR 7A. " Erreur d'affichage ", me dis-je, attaquant une large piste qui gravit sous le soleil les flancs austères et arides de la Mourade. Arrivé sur un plateau désertique de landes à bruyères ou à genêts, je fais une pause. Un groupe de randonneurs avec un âne me rattrape. Ils suivent le chemin au rythme tranquille de leur monture qui porte les paquetages, à l'image de l'illustre voyageur écossais. Une des voyageuses est la dame que j'ai rencontrée en ville tout à l'heure. Nous nous séparons, et je poursuis sur la vaste crête dénudée. Un chevreuil s'enfuit dans les broussailles.
Quelque chose me semble étrange. Tout en étant dans la bonne direction générale nord-est – sud-ouest, la topographie ne correspond pas au descriptif du topoguide. Après être passé à proximité d'un gîte équestre où s'est dirigé le groupe, je m'engage dans un bois. Je m'arrête bientôt pour casser la croûte. C'est là que je me rends compte de mon erreur. Je suis en réalité sur la variante 7A qui va redescendre dans la vallée de l'Allier. Trop tard pour rebrousser chemin. J'ai bien le téléphone portable de Viviane qu'elle m'a laissé, au cas où… mais, elle, n’en a  plus !
Je décide donc de continuer. Le chemin descend dans la vallée vers Chabalier. Je franchis le pont sur l'Allier et je m'engage le long du ruisseau de Fontaleyres pour atteindre la halte SNCF de Chasseradès. Pas la peine de songer à prendre un train, la ligne semble désertée.
Je rejoins le village à 14h30.
J’essaie alors de faire de l'auto-stop pour rejoindre Belvezet où j'ai rendez-vous avec Viviane. Ce faisant, je marche jusqu'au hameau de Mirandol.

Là, je suis chargé par une voiture qui m'amène à bon port. Je retrouve peu après Viviane et Oscar qui m'attendent dans un pré, sans soucis, près de Belvezet. Nous retournons alors à Chasseradès.

Nous nous installons dans un camping pour 16h. Peu de monde. Il va d'ailleurs fermer demain. Des vaches en pâture traversent le camping. Les chiens d'un berger se montrent agressifs envers Oscar.
La soirée sera encore agréable : petite balade avec le chien qui aboie contre les machines agricoles et les panneaux indicateurs !
C’est pendant la nuit que le temps va changer…


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